Elections cantonales 2009

Publié le

Travailler plutôt que spéculer !

 

Au moment où paraîtront ces lignes, le scrutin pour la désignation des membres du Conseil d'Etat et du Grand Conseil sera ouvert. Les citoyennes et citoyens auront reçu le matériel électoral, et déjà une partie d'entre eux commencera à voter par correspondance. C'est une particularité de notre système. Alors que dans la plupart des démocraties, le temps du débat est clairement distingué de celui du vote, chez nous, ils coïncident. On vote alors même que la campagne bat encore son plein ! 

 

Ces derniers jours, j'ai entendu quelques opinions assez particulières. Ainsi, par exemple, l'idée que les élections au Conseil d'Etat seraient confisquées par les "états-majors" ou les "appareils" de partis. Ce dédain à l’endroit des formations politiques ne grandit pas ceux qui l’affichent. Les principaux candidat(e)s n’ont pas été choisis en secret par une coterie ou des groupuscules. C'est le contraire qui est vrai. Cette critique, démagogique et facile, de la démocratie (laquelle n’existerait d’ailleurs pas sans les partis) est d’une banalité affligeante.

 

La notion de liste "fermée" que l'on ressasse abondamment comporte aussi une part d’inexactitude. Le vocable n'est pas vraiment approprié, car l'élection au Gouvernement se déroule selon le mode majoritaire. Dans ce système, ce qui est déterminant, ce n'est pas le nombre de listes par parti, mais les scores individuels des candidat(e)s. Avec neuf candidat(e)s pour cinq sièges, le scrutin est ouvert. On pourrait même proposer qu’à l’avenir la loi électorale soit modifiée, et qu’un seul bulletin officiel comportant le nom de tous les candidats ou candidates  au Conseil d’Etat soit envoyé aux électeurs, comme cela se pratique dans certains cantons. A côté de chaque nom figurerait une case que l’électeur serait invité à cocher pour exprimer son choix (qui ne pourrait porter que sur cinq noms au maximum).

 

A propos des neuf candidat(e)s en lice, on peut faire remarquer que trois le sont aussi (et surtout ?) dans la course au Grand Conseil (le candidat UDC, la candidate Jaune et la candidate Verte). On sollicite régulièrement mon pronostic pour le mois de mars. Je suis d’avis qu’il faut se garder des spéculations, et qu’il importe plutôt de se concentrer sur la campagne en y jetant toutes les forces. Travailler plutôt que spéculer, car le résultat du 1er mars pèsera lourd. D’ailleurs l’histoire enseigne que le second tour constitue rarement une séance de "rattrapage" pour celles et ceux qui auraient raté le premier !

 

Léonard Bender

 

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