L'image de la Suisse à l'étranger

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L'image de la Suisse à l'étranger

La politique fédérale semble intéresser de plus en plus de personnes, en Suisse et …à l'étranger. La participation générale de 48 %, en hausse de trois points, atteste du regain de ferveur civique nationale. Quant aux articles consacrés aux élections dans la presse internationale, ils sont nettement en augmentation. Médias qui ne sont d’ailleurs pas toujours tendres avec notre pays. Que penser de ces regards sévères portés sur la Suisse ? Il convient d’en prendre la mesure. La perception que peuvent avoir de notre réalité des observateurs extérieurs est un fait en soi, même si, à maints égards, elle nous peine ou nous scandalise. Durant la campagne, « Présence Suisse », l'organisme chargé de notre image à l'étranger a eu la bonne idée de convier la presse internationale à une rencontre à Berne avec des responsables des cinq plus grands partis. J'y représentais le parti radical. Une minorité de journalistes, disons militants de la « bonne cause », n'a pas hésité, à cette occasion, à verser dans de faciles amalgames. Comme si l’on pouvait juger tout un pays à l’aune d’une propagande sans nuance. Ou réduire la réalité de notre politique migratoire à une affiche électorale à l’ambiguïté douteuse. Non, la Suisse n’est ni xénophobe ni raciste. Les autorités de notre pays, dans leur ensemble, et à tous les échelons, font des efforts – certes encore insuffisants – en matière d’intégration. Le peuple suisse a accepté, au scrutin universel, la libre circulation des personnes et son extension aux pays de l’Est. Chez nous, le fameux « plombier polonais » est donc le bienvenu. On ne peut pas en dire autant de la France, par exemple, qui a refusé le projet de Constitution européenne – qui prenait acte de l’élargissement à l’Est – montrant ainsi sa prévention à l’égard de ce même « plombier polonais ». La Suisse a été la seule nation du monde à décider son entrée à l’ONU par un vote populaire. Enfin, malgré son économie florissante, notre pays est également confronté aux défis de la mondialisation. Certains de nos concitoyens ont crainte de l’avenir. Ils se sentent fragiles face aux mutations sociales, techniques et culturelles ; ils ont parfois le sentiment de perdre pied. Et l’insécurité, qui frappe souvent les plus faibles, constitue un terreau fertile pour le chiendent xénophobe. C’est pourquoi nous devons considérer cette situation avec le plus grand sérieux, et y remédier. Parallèlement, notre diplomatie et nos organismes spécialisés doivent s’activer davantage à défendre nos intérêts à l’étranger. En expliquant sans relâche nos particularismes et nos institutions démocratiques, et en rapportant la volonté des Suissesses et des Suisses de rester fidèles aux valeurs de liberté, de tolérance et de solidarité.

Léonard Bender

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