Les défis migratoires

Publié le par Bender

Adapter nos lois pour répondre aux défis migratoires

Les opposants aux lois sur l’asile et sur les étrangers auront peine à convaincre le peuple. Pourtant, sur le papier, l’addition des forces qu’ils sont censés représenter (les Gauches, les Eglises, le Comité bourgeois, les Centrales syndicales, une large part du milieu associatif et culturel) devrait générer, sans problème, une majorité, pour ne pas dire un plébiscite. Or, on le pressent, la réalité sera différente. Je parie sur un différentiel de plus de 10 points en faveur des lois !

L’immigration est un sujet complexe et délicat. Les pressions migratoires ne faibliront pas à l’avenir, tant est grand l’écart de richesses entre pays riches et pays pauvres, situés dans l’hémisphère sud notamment. De la même manière, la question des réfugiés sera toujours liée aux instabilités politiques, aux conflits armés et aux violations, trop nombreuses, des droits de l’Homme dans le monde. Nous devons, à l’échelon national, aussi, apporter des réponses à ces questions, même si, fondamentalement, elles ressortissent à la politique internationale.

La Suisse a adhéré à l’espace Schengen. Cela veut dire qu’en matière d’immigration, d’une certaine manière, ses frontières ne sont plus à Chiasso, Gondo ou à Genève, mais à Lampedusa, Ceuta ou dans l’archipel des Canaries ! C’est pourquoi, il y a nécessité à adapter – à l’instar d’autres Etats - notre réglementation interne à cette nouvelle réalité. La lutte contre l’immigration clandestine nous incombe également. Elle doit être menée avec fermeté et humanité, en collaboration avec tous les pays intéressés. Aucun répit ne saurait être accordé aux filières mafieuses, qui exploitent sans vergogne la misère humaine. La surveillance des frontières, la coopération policière et judiciaire doivent être améliorées. Et les accords de réadmission favorisés. Dans le même temps, l’aide au développement et à la résolution des conflits ne doit pas faiblir, car une bonne politique migratoire n’a de sens que si elle s’inscrit dans une vision globale et durable. A cet égard, voter deux fois Oui le 24 septembre est utile, mais ne suffit pas. Il faudra encore améliorer la concertation européenne et internationale en ces domaines et, surtout, donner un coup d’accélérateur à la politique d’intégration des étrangers dans notre pays. Le parti radical l’a bien compris, qui consacre d’ailleurs à ce thème son prochain congrès des 18 et 19 août à Morat.

Dans son dernier livre, « Témoignage », le ministre français, Nicolas Sarkozy, résume cette exigence d’équilibre : « La vérité est qu’il n’y a pas, d’un côté, les laxistes généreux au grand cœur, et de l’autre, les partisans d’une fermeté inhumaine. Les deux sentiments cohabitent en chacun de nous. ». Et d’ajouter « en matière d’immigration … je suis convaincu qu’on ne peut être ferme sur la durée que si l’on est juste. ».

Les deux lois sur lesquelles le peuple suisse se prononcera le 24 septembre essaient de faire la part des choses. La nouvelle loi sur les étrangers fournira à notre pays les instruments adéquats pour mener une politique d’immigration maîtrisée, régulée et davantage orientée vers l’intégration. Quant à la loi révisée sur l’asile, elle permettra de préserver, dans les faits, notre tradition d’accueil et de générosité à l’égard des réfugiés cherchant protection et réconfort. Mais elle contient aussi des dispositions renforcées visant à combattre et prévenir les abus patents et nombreux dans ce domaine.

Léonard Bender

Publié dans politich

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