Vive l'AVS !

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Vive l’AVS !
 
L’AVS reste un pilier majeur de notre édifice social. L’idée qu’au terme d’une vie de labeur une personne doit disposer d’une sécurité matérielle pour sa retraite fait aujourd’hui l’unanimité. A la sortie de la Seconde Guerre mondiale, le Conseil fédéral, à dominante radicale, présentait un projet de loi concernant l’assurance-vieillesse et survivant. Les Chambres l’adoptaient et le peuple, sur référendum, parachevait l’œuvre le 6 juillet 1947 (80 % de oui avec une participation de 80 %). L’entrée en vigueur était fixée au 1er janvier 1948. Cette assurance obligatoire fête donc cette année ses soixante ans de bons et loyaux services. Dans l’esprit de ses promoteurs, l’AVS était conçue comme une sécurité de base qui devait être renforcée par d’autres mesures sociales. Les prestations complémentaires, introduites dans la législation fédérale en 1965, jouèrent pleinement ce rôle. Puis vint le temps de la capitalisation obligatoire (deuxième pilier) et libre (troisième pilier). En 2025, la LPP déploiera tout son potentiel, quarante ans après son adoption. Déjà aujourd’hui elle sert, globalement, des prestations plus élevées que l’AVS.
 
Si le système des trois piliers reste bon, il convient de prendre conscience que l’Etat social helvétique doit néanmoins s’adapter aux nombreuses mutations de la société durant ces trente dernières années. Le marché du travail a subi une grande transformation. Les solidarités familiales ont éclaté. Le progrès de la médecine a été fulgurant. Les flux migratoires ont accompagné le développement de l’économie. L’allongement spectaculaire de la vie résonne à la fois comme une victoire du génie humain mais aussi comme un redoutable défi. La démographie traduit ces mouvements qui travaillent en profondeur notre société moderne. La solidarité du 21ème siècle est à construire, sur des bases nouvelles que l’on peut déjà identifier, même si une certaine modestie reste de mise en la matière. La réinsertion professionnelle, la formation continue, la modernisation des rapports de travail, l’accroissement de l’emploi, l’investissement social, la consolidation financière des assurances, une politique familiale efficace, l’allongement et l’extension des capacités professionnelles, la sortie progressive du marché du travail sont autant de défis à relever. Pour cela, il faut se garder de tout dogmatisme. A droite, ne pas confondre rigueur et austérité. A gauche, ne pas vouloir défendre à tout prix les « acquis » au risque de scléroser tout le système. Puisse la 12ème révision de l’AVS montrer le chemin !
 
Léonard Bender
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