Eloge du respect

Publié le par Bender

Eloge du respect


Le respect est une règle impérative de la vie collective. Qu'il vienne à manquer, et c'est la communauté entière qui se désagrège. Aussi son renforcement doit-il, en permanence, occuper nos esprits. D'autant que la démocratie ne peut se développer sans lui. Respecter le peuple, c'est lui tenir le langage de la vérité, lui dire que les problèmes qui se posent sont complexes comme d'ailleurs les solutions. Le démagogue ne respecte pas le peuple. Par son outrance et son simplisme, il lui manifeste, en réalité, son mépris. Le respect commande aussi de s'adresser à des citoyennes et citoyens libres. Et non à des individus anonymes, noyés dans la masse, supposés ignares et incapables de penser, de choisir et de vouloir par eux-mêmes. Ces derniers temps, je suis frappé par le foisonnement de discours et de propositions démagogiques concernant les étrangers dans notre pays. Pas un jour sans une polémique, sans un fait divers monté en épingle ou sans une motion incendiaire. Le but recherché est toujours le même: stigmatiser, dénoncer l'autre, le différent, décrit comme une menace et un ferment de division pour la communauté nationale. Mais, à la fin, dans quel monde vivons-nous ? Et quelle pauvre idée de la Suisse cultivent ces apprentis sorciers ! Faut-il leur rappeler que notre pays est une grande nation ? Non, certes, par la taille, mais par ce qu’il apporte au monde, et par les valeurs sur lesquelles il repose : libertés et droits de l’homme, solidarité et protection des minorités. La Suisse n'est pas mise en péril par les étrangers régulièrement installés sur son sol. Comme toutes les grandes nations, elle sait intégrer car elle est forte. Seul un pays qui a perdu confiance en lui, redoute de se confronter aux autres. Ce n'est pas notre cas : nous croyons en notre avenir, comme nous assumons notre passé et gérons notre présent. La Suisse a prouvé sa capacité de développement jusqu'à devenir l'un des Etats les plus riches de la planète. Elle doit sa prospérité, pour une large part, au travail et aux initiatives de ses habitants, de tous ses habitants, de ses résidents étrangers aussi. Les Suisses peuvent relever le défi de l'intégration. Par le respect mutuel. C'est-à-dire en demandant, d’un côté, aux étrangers de s’intégrer, notamment par l'apprentissage de la langue, de nos institutions démocratiques et de nos comportements sociaux. En exigeant, de l’autre côté, des Suisses qu’ils fassent preuve de largeur d’idée et de tolérance. En d'autres termes, l'intégration est un contrat « synallagmatique », comme disent les juristes, c'est-à-dire qu’il comporte des obligations réciproques. Ainsi, en démocrates de conviction, devons-nous continuer à nous battre non pour une Suisse timorée et repliée sur elle-même, mais pour une Suisse confiante et ouverte aux autres. La Suisse de toujours, « éternelle », qui n'en finit pas d'étonner le monde !

Léonard Bender

Publié dans politich

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