L'unité du canton, cela se fête !

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L’unité du canton, cela se fête !
 
Il y a 160 ans, le 2 décembre 1847, sur la place de la Planta, le peuple valaisan optait pour le maintien d’un Valais uni et doté d’une administration centrale. Par un vote formel, l’assemblée délibérative refusa que soient créés deux demi-cantons. Il me semble opportun de rappeler cette étape décisive de notre histoire, et j’irai même jusqu’à suggérer que le 2 décembre devienne l’occasion d’une commémoration civique et patriotique. Commémoration qui pourrait revêtir la forme d’une discussion en classe, par exemple, pour les élèves de nos écoles. Ou d’une rencontre conviviale, à l’exemple de la Fête de l’indépendance de nos amis vaudois, au cours de laquelle un orateur serait invité à disserter sur le thème de l’unité. L’important est le souvenir. Pourquoi ? Parce que la vie d’un peuple, comme celle d’un individu, est faite de moments forts qui lui donnent du sens. L’histoire n’est pas l’addition des jours qui passent, mais l’idée qui s’en dégage, les valeurs qui se construisent. Le sentiment commun d’appartenance à une société, à un Etat, se cultive et se renforce. De la même manière que l’on arrose et fume l’arbre pour qu’il grandisse et donne de beaux fruits. Le Valais s’est arraché à la misère grâce à l’effort, à l’abnégation et à l’intelligence de générations successives. D’un bout à l’autre du canton, on peut observer aujourd’hui les bienfaits du progrès et de la modernité. En un siècle, le Valais a plus changé qu’en un millénaire. La liberté domine les esprits, l’économie s’est développée, la jeunesse a accédé à la formation et aux emplois qualifiés. Les aînés bénéficient de la sécurité sociale. Les voies de communication sont celles d’un pays moderne, même si l’on attend toujours, avec impatience, l’achèvement de l’autoroute jusqu’à Brigue.
Mais cet inventaire positif n’est pas exempt de faiblesses. J’en distingue deux principales. La première concerne nos institutions. Qu’on le veuille ou non, la Constitution cantonale de 1907, avec le temps et la multiplication de ses amendements en tous genres, a perdu de sa cohérence et de sa force. Elle n’est plus cette Loi fondamentale vivante, qui devrait animer la législation et la vie publique. Nous serions tous gagnants d’en accélérer la réforme profonde, en signant la demande de révision totale de la Constitution qui circule. La seconde faiblesse se rapporte à la manière de vivre, au quotidien et dans les faits, l’unité du canton. J’ai pu la mesurer lors de la dernière campagne au Conseil des Etats. La télévision régionale Canal 9 avait convié les candidats à une séance d’information préalable. Elle projetait d’organiser deux débats séparés : l’un pour les candidats haut-valaisans et l’autre pour les candidats bas-valaisans ! Je fit remarquer que le Valais n’était pas constitué de deux demi-cantons. Il fut finalement décidé de ne faire qu’un seul débat, entre tous les candidats. Cette anecdote, pas si innocente et si futile que cela, montre la nécessité de développer, en toute circonstance et à tous les niveaux de responsabilité, le réflexe de l’unité du canton. L’unité du Valais n’est pas un donné historique ou juridique. Elle est un combat continu contre l’indifférence, les régionalismes et les féodalités. Une conquête de la démocratie moderne, fondée sur la citoyenneté.
 
Léonard Bender
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