L'heure de vérité pour les Radicaux
L’heure de vérité pour les Radicaux
Autant vous le dire tout de suite, c'est l'heure de vérité qui sonne pour les Radicaux suisses. Ceux qui croient que j'exagère, je les renvoie au dernier baromètre électoral, qui devrait lever tous les doutes. Que dit ce baromètre ?
1. Les partis gouvernementaux reculent, légèrement, alors que pour les Radicaux, la baisse est nette.
2. Pour la première fois, les deux partis historiques de la Suisse obtiennent, ensemble, moins de 30 % des intentions de vote.
3. Alors qu'ils convainquent 8 fois sur 10 lors des votations, ils ne disposeraient de l'appui que de 3 électeurs sur 10 lors des élections !
Plutôt que de minimiser la portée du sondage ou d'en relativiser les résultats, il me semble plus opportun de prendre toute la mesure de ce que cela signifie pour notre parti et notre pays.
Nous avons cinq semaines pour inverser la tendance. J'espère que ce sondage nous servira d'électrochoc. Qu'il nous mobilisera mieux que nous n'avons su le faire jusqu'à aujourd'hui. Qu'il soit salutaire. Tout est là désormais, et le sondage - encore lui - le confirme : alors que les autres partis ont pris le train de la hausse de la participation (à 55 % contre 45 % en 2003), les Radicaux semblent être restés à quai.
Pourquoi cette situation ? Nous avons fait le pari de la raison. Nous avons misé sur la discussion publique de nos thèmes. Or, le tohu-bohu, le brouhaha et le tumulte de ces dernières semaines ont rendu cet exercice difficile, pour ne pas dire impossible !
Sommes-nous tous tombés sur la tête ? Quel est le sens du rendez-vous du 21 octobre 2007 ?
· Est-ce le premier tour de l'élection du Gouvernement ?
· Est-ce un référendum pour ou contre tel conseiller fédéral ?
· Est-ce encore le « choc des civilisations » entre « l'Occident et l'Islam », comme l'affirme un chef de parti ?
Nenni ! Rien de cela ! Restituons au 21 octobre sa vraie signification. Les élections fédérales doivent être d'abord ce grand rendez-vous politique quadriennal. Ce moment précieux de la vie nationale, où se déroule le débat démocratique. Le temps de la confrontation des idées, des projets, des programmes. Ne privons pas les Suissesses et les Suisses de cette saine confrontation.
Le débat exige le respect. Une campagne électorale peut être rude en étant respectueuse. Quand les passions l'emportent, la démocratie s'affaiblit.
Engageons-nous ces cinq dernières semaines, avec force et conviction, pour éclairer l'opinion sur les enjeux réels qui se présentent à notre pays. Déployons une activité extraordinaire, c'est-à-dire qui aille au-delà de l'ordinaire. Rassemblons-nous. C'est à ce prix que nous inverserons la tendance. Alors, un seul mot d'ordre : Radicaux, au boulot !
Léonard Bender